Pois Reconquérir les surfaces et les débouchés

Après avoir perdu 63 000 ha en 2011, les surfaces chutent encore cette année de 50 000 ha et affichent 134 000 ha, un des plus bas niveaux depuis vingt ans. Contrairement à l'orge de printemps, le pois n'a donc pas bénéficié des reports de surfaces consécutifs au gel des cultures d'hiver. En cause, les maigres rendements de 2011, mais aussi les prix plus attractifs des céréales et oléagineux, ainsi que la suppression de l'aide européenne couplée. Si le rendement moyen national progresse sensiblement à 42 q/ha (36,2 q/ha en 2011), il se place malgré tout parmi les plus mauvaises performances de la décennie. La production nationale est au diapason avec 564 000 t (663 000 t en 2011 et 1,1 Mt en 2010).

En revanche, au Canada, les surfaces retrouvent leur niveau habituel, 1,3 Mha, soit 300 000 ha de plus qu'en 2011, pour une production de l'ordre de 2,75 Mt, contre 2,5 Mt en 2011. Le Canada redeviendra donc cette année le fournisseur quasi exclusif de la planète, en particulier de l'Asie. Alors qu'en 2011 la France avait réussi à exporter vers l'Inde 200 000 t de pois jaunes alimentaires, la campagne actuelle laisse peu d'espoir pour ce débouché. La Norvège, qui avait acheté près de 90 000 t de pois français en 2010 n'en a importé que 16 000 t en 2011. Ce débouché pour la pisciculture pourrait aussi se tarir cette année, partiellement au bénéfice de la féverole, plus riche en protéines.

La production française devra donc trouver preneur sur le marché intérieur, principalement dans l'alimentation animale, sous réserve que les fabricants ne jugent pas les disponibilités insuffisantes pour intégrer le pois dans leurs formules d'aliments. L'aide française aux protéagineux, qui s'élève à 200 /ha cette année, devrait être reconduite jusqu'à la réforme de la Pac. Pour 2013, elle serait de l'ordre de 220 /ha en cas d'une nouvelle baisse des surfaces de 10 % (tous protéagineux confondus).

[summary id = "10022"]